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À Angers, la dynamique reste forte

À Angers, la dynamique reste forte

Gilles Nicolas est négociateur chez Legros Immobilier depuis 19 ans à Angers. Pour nous, il fait un point sur le marché dans la ville et sur l’impact de la loi Climat et résilience et la montée des taux d’intérêt.

Quel est l’état actuel du marché sur Angers ?

Angers reste une ville qui connaît une forte demande immobilière et où on ne dispose que de peu de biens à vendre. Cela a entraîné ces dernières années une flambée des prix, renforcée par sa mise en lumière dans la presse, comme une ville dynamique, étudiante et où il fait bon vivre. Et puis, il y a eu les effets du télétravail. Beaucoup de Parisiens et de Nantais sont venus s’installer sur Angers et ils ont fait monter les prix. Les primo-accédants peinent à se loger dans l’hyper-centre et choisissent plutôt la première ou la deuxième couronne.

Les choses sont-elles en train de changer, suite aux évolutions de la conjoncture ?

L’offre reste assez faible, il n’y a pas de gros volumes, mais c’est vrai que la demande a tendance à ralentir un peu. Les investisseurs, par exemple, se montrent plus prudents car les banques sont plus regardantes sur les dossiers. Elles demandent plus d’apport aujourd’hui, généralement autour de 30 %. Pareillement, auparavant, elles pouvaient aller jusqu’à 38 % d’endettement pour financer un projet. Aujourd’hui c’est, au maximum, 35 %. Certaines, de plus, ne prennent plus en compte les revenus locatifs dans le montage du projet et cela peut s’avérer bloquant. En plus de tout cela, les primo-accédants sont pénalisés par l’inflation. La vie quotidienne est plus chère et, donc, les budgets consacrés au logement sont plus faibles. Et puis, bien sûr, il y a l’effet des taux d’intérêt qui augmentent et qui vont passer à 2 % cet été. Cela diminue mécaniquement l’enveloppe globale du projet.

Quel est l’impact de la loi Climat et résilience sur le marché ?

Cette loi fait peur à certains propriétaires qui préfèrent mettre en vente avant d’avoir des travaux lourds et obligatoires à effectuer. Et, de l’autre côté, nous avons des acheteurs qui commencent à regarder de plus en plus les classements énergétiques. Clairement, les acquéreurs sont très réfractaires à acheter des logements classés en E, F et G. Il y a donc une nouvelle offre sur le marché, mais elle concerne des biens qui ne trouveront pas forcément preneur si le prix ne tient pas compte des travaux à réaliser pour remonter la classification énergétique.
A compter du 1er septembre 2022, Les propriétaires de logement dit « passoire énergétique » en Fet G se verront dans l’obligation de fournir pour la vente un audit énergétique venant en complément du diagnostic de performance énergétique pour apporter aux acquéreurs les solutions afin d’améliorer la classification.