Airbnb et immobilier à Tours, l’histoire n’est pas nouvelle comme, d’ailleurs, dans le reste du département. Mais c’est bien dans la ville préfecture qu’elle a le plus d’impact sur le marché de l’immobilier. « C’était déjà une tendance forte avant la crise du Covid, mais depuis deux ans, le phénomène s’est encore accéléré », explique Cyril Decoux, directeur de l’agence Era Immobilier de Tours. En 2020, la plateforme proposait plus de 4 800 adresses dans le département de l’Indre-et-Loire. En juillet 2022, elles sont plus de 1 500, rien que sur la ville de Tours.
Rien d‘étonnant à cet engouement, évidemment. Tours, comme l’ensemble du département est idéalement située, au cœur des châteaux de la Loire et offre un accès rapide et facile à de très nombreux spots touristiques de premier plan : Chenonceau, Chambord, Langeais, Villandry, mais aussi le ZooParc de Beauval, par exemple. Le département offre également des possibilités multiples de balades et d’activités de nature ou sportive. Bref, tout pour passer des vacances idéales en famille, d’où que l’on vienne.
Naturellement, ce phénomène n’est pas sans conséquences sur le marché de l’immobilier. Sur le secteur de la transaction, d’abord. « La rentabilité que les investisseurs attendent en se lançant dans la location Airbnb est bien supérieure à celle d’une location traditionnelle. Parfois jusqu’à six fois supérieure. Ce qui compte pour eux, c’est l’emplacement et l’effet coup de cœur qui va se traduire dans la présentation de leur bien sur le site. Il sont prêts, pour mettre la main sur ce type de bien, à le payer au prix, sans aucune négociation, même s’ils savent que ce prix est un peu surévalué », détaille Cyril Decoux. L’analyse n’est pas du tout la même que pour un investisseur en locatif traditionnel qui va, lui, chercher à maximiser sa rentabilité en minorant au maximum le prix d’achat. « Cette façon d’acheter, quand elle concerne un grand nombre de biens, a tendance à fausser le marché ».
Pour ce qui est du secteur locatif, l’effet est encore plus direct. « Il y a un vrai manque de logements sur Tours, reprend Cyril Decoux. Il y a une très forte demande de la part des étudiants qui arrivent ici et nous n’avons pas de logements à mettre en face. Les petites surfaces sont monopolisées par les locations saisonnières. Du coup, les étudiants sont contraints de louer trop grand pour eux ou de se mettre en colocation. »
Et pourtant, tempère pour conclure Cyril Decoux, « des personnes qui se sont lancées dans la location Aitbnb ont tendance à en revenir. C’est une activité très chronophage. Pour que la rentabilité espérée soit au rendez-vous, il faut louer beaucoup et cela demande beaucoup d’efforts. » Sans compter que de nombreux propriétaires de ce type de logement ont également à gérer les relations qui deviennent souvent très conflictuelles avec les voisins excédés par le ballet incessant de locataires, parfois peu respectueux.
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