Les biens de prestige en Loir-et-Cher peuvent se classer en deux catégories. Il y a d’abord les grosses propriétés, les châteaux avec dépendances, qui sont entourés par un vaste domaine et qui constituent le très haut de gamme. Ce n’est pas là que se situe le gros de la demande. « Le fantasme du château, on ne le voit plus beaucoup, confirme Fabienne Fouricquet, gérante de l’agence Loire et Charme immobilier, à Blois. Les dépenses d’entretien et le coût énergétique sont prohibitifs pour l’immense majorité des acheteurs particuliers. Il faut qu’il y ait un projet professionnel et une entreprise derrière pour que la vente se fasse. Un hôtel, des chambres d’hôtes, de l’événementiel… »
L’essentiel de la demande se situe, de fait, sur le créneau juste en-dessous. Celui de la belle demeure de caractère, avec un peu moins de terrain, mais un accès plus facile à la ville et aux divers moyens de transport. « C’est une clientèle presque exclusivement parisienne, des gens de 45 à 60 ans, qui recherchent une propriété qui sera la point d’ancrage de la famille. Ils veulent du calme, du caractère, mais aussi toutes les commodités à proximité », confirme Fabienne Fouricquet. Et, naturellement, la situation géographique du Loir-et-Cher, à proximité immédiate de la région parisienne, est un atout majeur pour cela.
En termes de budget, les transactions se négocient en général entre 600 000 et 1 million d’euros. « On ne trouve rien en dessous de 500 000 € et au-delà du million, on est vraiment dans l’exceptionnel », précise la professionnelle. « Ce que les acheteurs recherchent avant tout, c’est le bien parfaitement restauré et qui a su garder son identité, son authenticité. »
L’agence Loire et Charme a, par exemple, récemment vendu un belle maison, au cœur du village de Vineuil, avec un petit terrain, pour 600 000 €. Ou, sur un créneau un peu supérieur, une belle propriété d’environ 10 hectares, dans la vallée de la Cisse, pour 940 000 €. Le point commun entre ces produits ? Ils étaient tous les deux « clés en main » et parfaitement restaurés.
Le marché des biens de prestige n’échappe pas aux tendances que l’on rencontre sur les autres segments. Pour ce type de produits comme pour les autres, le manque de biens disponibles continue de ralentir le marché. Fabienne Fouricquet nuance cependant. « On sent un léger fléchissement actuellement. La demande est toujours présente et le marché toujours dynamique mais peut-être un peu moins soutenu ces dernières semaines. »
Ainsi, les portefeuilles de biens, qui s’étaient vidés lors d’une année 2021 totalement atypique, tendent à se reconstituer doucement. Des facteurs extérieurs incitent à la prudence. Le retour de l’inflation, qui semble plus durable que prévu, pourrait déboucher sur une hausse des taux d’intérêt, qui rendrait l’emprunt plus onéreux. « Mais, sur les biens anciens et de caractère, c’est surtout la nouvelle réglementation sur le climat qui joue, explique Fabienne Fouricquet. « Il y aura toujours des puristes qui voudront acheter de l’ancien pour le cachet et par amour de la vieille pierre et que les contraintes énergétiques n’arrêteront pas. Mais de plus en plus d’acquéreurs commencent à y faire très attention. Auparavant, c’était une préoccupation assez secondaire. Aujourd’hui, cela n’a pas pris le pas sur le charme et la beauté du bien, mais ça rentre en ligne de compte. »
Le problème, évidemment, c’est qu’une demeure du XVIIe, même rénovée, ne pourra jamais atteindre les niveaux de performance énergétique d’une maison contemporaine. Elle n’a tout simplement pas été construite pour cela.
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