Une chose est sûre : l’année 2022 ne s’achève pas comme elle avait commencé en matière immobilière. Depuis la sortie de la crise covid, le marché était porté par un vent fort. Des projets trop longtemps reportés se concrétisaient rapidement. Grâce au télétravail, entre autres, des acquéreurs qui voulaient changer de vie ont eu la possibilité de le faire. La demande était forte, partout, y compris dans des villes ou des secteurs longtemps délaissés par les acheteurs. En face, l’offre était souvent proche de la saturation. Tout cela a conduit à des hausses de prix importantes, de l’ordre de 15 à 20 % en deux ans selon les territoires. Mais ça, c’était avant et la réalité du marché, en cette fin d’année, est bien différente.
Depuis le printemps et de façon encore plus nette depuis la rentrée de septembre, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt (notre analyse complète), le marché a commencé à se retourner. Les symptômes de ce changement sont repérés par tous les professionnels de l’immobilier. Cela commence par une demande qui tend à se faire moins présente et des durées de vente qui s’allongent. Les biens qui ne sont pas tout à fait au prix du marché ou qui sont pénalisés par un élément particulier, sont les premiers à souffrir. Et, en deuxième lame, cela se traduit par un tassement des prix de vente. Une tendance constatée au niveau régional, mais qui se conforme clairement à l’échelon national.
« Le marché du logement semble se modérer, souligne Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM, dans la note de conjoncture du mois d’octobre 2022. En lien avec la hausse des taux, les prix ralentissent depuis avril. Ils sont en hausse de 6,7 % sur un an au 1er octobre, contre 8,2 % au 1er avril. ». Lire l’intégralité de l’étude de la FNAIM
Ce retournement, pour autant, ne gomme pas les grandes tendances que l’on avait vu apparaître en sortie de crise sanitaire. Ainsi, les grandes villes ont tendance à plus souffrir que les agglomérations plus modestes. Paris, par exemple, est la seule ville de France qui voit ses prix baisser sur un an (-2,7 %). De même, les plus grandes villes de province affichent une progression mesurée (+3,6 % sur un an), alors que le reste du territoire se situe encore à + 7,4 %. Une chance pour nos régions, d’où les grosses agglomérations sont absentes.
De plus, c’est toujours la façade atlantique et ses abords qui ont les faveurs des acheteurs. De nombreuses villes, comme Quimper, Lorient, La Roche-sur-Yon ou Les Sables d’Olonnes affichent, selon le baromètre de la FNAIM, des progressions sur cinq ans supérieures à 50 %.
Au niveau national, c’est en août 2021 qu’a été atteint le pic du nombre de transactions. Sur douze mois, elles s’élevaient alors à plus de 1,2 million. Un chiffre qui s’érode doucement de mois en mois et qui s’établissait à 1,15 en juin. Une inversion de courbe qui intervient après une véritable explosion du nombre des transactions au sortir de la crise covid. Par comparaison, en juillet 2020, sur douze mois, le nombre des ventes réalisées était inférieur à un million.
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