Covid et villes moyennes : quelles sont celles qui ont le plus profité du boom de l’immobilier au sortir de la crise sanitaire ?
Angers bénéficie de sa proximité avec la capitale (1 h 24 en TGV au mieux) et de l’océan. Sans doute encore mieux que d’autres, elle a su préserver l’art de vivre pour lequel elle était réputée, tout en se donnant les moyens d’un réel dynamisme économique. Un acquéreur qui achète une maison à 15 km d’Angers, est sûr de pouvoir atteindre le centre-ville en 20 minutes. C’est capital.
« Il y a encore trois ans, le marché immobilier était assez largement sous-coté ici, par rapport à des villes comme Nantes ou Tours, par exemple, souligne Guillaume Rousseau, agent immobilier à Angers depuis plus de 15 ans. Il était financièrement intéressant de quitter Paris pour venir ici à la recherche de plus grands espaces. De ce point de vue, la hausse des prix que nous constatons ces dernières années n’est pas une flambée mais, en grande partie, un rattrapage. » En dépit d’une conjoncture qui se tend un peu, notamment au niveau des taux d’intérêt, le marché demeure très porteur.
Des villes comme Tours, Amboise ou Blois partaient de plus haut en termes de prix de l’immobilier. Leur progression est donc plus modérée. Aujourd’hui, dans le cœur de ces villes prisées, il n’est plus rare de constater des prix au mètre carré supérieurs à 4 000 € pour les biens les plus attractifs. Le différentiel avec la capital existe toujours, mais l’écart se réduit.
Quelle que soit la source, Poitiers figure de façon systématique dans le Top 10 des villes moyennes en progression actuellement. Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM, la citait même très récemment comme exemple en la matière lors d’un « Téléphone sonne », sur France Inter consacré aux prix de l’immobilier. « Une année comme 2021, en 17 ans d’immobilier, je n’avais jamais vu ça. Et tous mes confrères étaient à la même enseigne », confirme Jérôme Benezra, agent immobilier à Poitiers depuis plus de 20 ans. Certains de ses confrères estiment la hausse des prix à presque 15 % par an sur les trois dernières années. Un effet rattrapage très net, puisque le marché partait d’assez bas. Poitiers bénéficie à la fois de sa proximité avec Paris (1 h 22 au mieux), Bordeaux (1 h 02 au mieux) et la côte atlantique, Royan, La Rochelle…
Le schéma est un peu semblable à Niort. Mais avec une balance qui penche plus nettement du côté de la façade atlantique. Paris est à plus de deux heures de TGV, ce qui commence à faire beaucoup, même pour une clientèle qui ne se rend à Paris qu’une fois par semaine, par exemple. Mais le marché local est soutenu par le secteur des mutuelles, qui demeure très actif ici et qui attire un grand nombre de travailleurs, souvent assez qualifiés.
En centre-ville, la demande concerne donc souvent des personnes qui arrivent à Niort suite à une mutation ou des professionnels qui travaillent en freelance pour une entreprise de service. « Cette demande est très précise : une grande maison, avec 3 ou 4 chambres et un bureau pour le télétravail, un extérieur piscinable, un jardin et un garage. Le tout pas trop loin de la gare et à pied du marché », explique Annie Mallereau, de l’agence Proust Immobilier, à Niort. Ce type de bien, très demandé, se négocie en général dans une fourchette comprise entre 350 000 et 450 000 € voire plus, selon la localisation du bien et ses prestations.
On est toujours la ville moyenne de quelqu’un. Le phénomène de migration que l’on constate entre Paris et des villes comme Poitiers ou Tours, se retrouve à l’échelle départementale. Par exemple, des communes comme Issoudun ou La Châtre profitent d’une demande venue d’habitants ou de salariés de Châteauroux, à la recherche de plus de calme et de d’espace. D’où l’autre tendance constatée au niveau national : la bonne tenue du secteur rural.
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