Fonds de commerce en Indre-et-Loire : un début d’année encourageant

Quelle a été l’évolution des ventes de fonds de commerce depuis la crise du Covid ?

Pendant le Covid, évidemment, toute l’activité de cession de fonds de commerce s’est mise à l’arrêt, puisque les commerces étaient fermés. En 2021, nous avons enregistré une très légère reprise des cessions, mais cela restait bien en-deçà de la période d’avant covid. L’année 2022, en revanche, a été très bonne, en partie grâce à un effet de rattrapage. Les banques accompagnaient de nouveaux les investisseurs, même si elles leur demandaient beaucoup de garanties. En 2023, nous avons eu encore une progression mais moins rapide qu’en 2022. Ensuite est venue la crise de l’énergie et des matières premières qui a affecté très fortement certains commerces, comme les boulangeries, par exemple. Le pouvoir d’achat des consommateurs a, lui aussi, diminué. Signe encourageant, le premier trimestre de 2024 est en progression par rapport à 2023, mais c’est une moyenne qui cache des différences en fonction des commerces.

Quels sont ceux qui s’en sortent le mieux et ceux qui souffrent le plus ?

Les enseignes de restauration rapide, les débits de boissons, les tabacs, mais aussi les boulangeries ou les coiffures continuent à se vendre à de bons niveaux. Sans parler des pharmacies, des supermarchés et supérettes. La restauration reste le secteur où il y a le plus de transactions, mais le prix des fonds a tout de même globalement baissé depuis la crise du covid. Ce qui sauve la Touraine, c’est que beaucoup de zones rurales sont soutenues par la présence de châteaux ou de monuments touristiques, qui apportent un vrai dynamisme. Mais dans les secteurs où il n’y en a pas, la vente des fonds est plus compliquée.

Quel est le profil des investisseurs dans les fonds de commerce ?

Ils sont très multiples. Il y a, bien sûr, une clientèle locale qui souhaite investir sur place. Mais nous avons aussi des investisseurs qui viennent d’ailleurs, de région parisienne par exemple. Les fonds de commerce qui les intéressent sont devenus inaccessibles à Paris, alors ils s’éloignent un peu, dans des villes comme Tours, qui offrent de belles rentabilités. Cela fait que le nombre de transactions se maintient dans notre région. En 2023, il y en eu 993 en région Centre-Val de Loire, et aux alentours de 31 000 au niveau national.

Fonds de commerce

Le fonds de commerce est constitué de deux composantes. Les éléments incorporels, qui comprennent le bail, l’enseigne ou encore la clientèle et les éléments corporels, qui regroupent tout le matériel nécessaire à l’exploitation du commerce, le four pour une boulangerie, par exemple, ou les tables d’un restaurant. L’évaluation du prix d’un fonds de commerce dépend de plusieurs facteurs comme sa rentabilité, sa capacité de développement, son emplacement, le type du commerce, sa clientèle, etc.