Le marché est clairement en train de ralentir, après une période de très forte progression à la suite de la crise du covid. Cela est dû, bien sûr, à la conjoncture globale et, surtout, aux difficultés d’accès à l’emprunt. La plupart des ventes qui se concluent aujourd’hui concernent des acquéreurs qui ont pu vendre un autre bien et se servir des fonds pour leur nouvelle acquisition. L’accès au crédit est, en effet, devenu impossible sans un minimum d’apport. Cela signifie que la clientèle des primo-accédants a quasiment disparu depuis la fin de l’année 2022.
Nous constatons une nette tendance à la baisse du nombre des transactions. On ne peut pas parler d’un coup d’arrêt brutal mais plutôt d’une tendance de fond qui se manifeste depuis la fin de l’année dernière. Conséquence de ce mouvement, les délais de vente se sont allongés d’un mois environ en moyenne. Mais surtout, on le sait, en matière d’immobilier, le rééquilibrage se fait toujours par le prix de vente. Il y a un an, les acquéreurs achetaient rapidement et au prix. Aujourd’hui, ils intègrent le coût des éventuels travaux, ils regardent le poids du crédit, ils réfléchissent, ils comparent et ils font des propositions en dessous du prix. Notre rôle de négociateur reprend donc toute son importance et nous devons faire comprendre aux vendeurs que le marché n’est plus ce qu’il était. Par exemple, une maison angevine, qui pouvait se vendre sans problème 580 000 € il y a un an, se vendra aujourd’hui autour de 530 000 €.
Angers et son agglomération continuent, en effet, de profiter de l’accessibilité de la région parisienne et de la région nantaise. La ville est agréable, dynamique et régulièrement en tête du classement des villes où il fait bon vivre. Et puis, il y a le marché des personnes qui ont vraiment besoin de se loger, celui des mutations, des séparations… Tout cela maintient une certaine activité sur le marché. Les prix, s’ils sont clairement sur une tendance baissière, restent tout de même à un niveau élevé, entre 3 500 et 3 800 € le mètre carré pour les biens en bon état. Mais ce sont des tarifs qui demeurent attractifs pour les Parisiens et les Nantais.
Paradoxalement, il n’y a pas forcément plus d’offres qu’auparavant dans les catalogues des agences immobilières. Des personnes qui auraient pu envisager de vendre leur bien pour en acheter un plus grand font plus facilement le choix d’agrandir leur logement, en ajoutant une extension ou en aménageant des combles. Moins de demande et un offre qui reste limitée : c’est à un tassement global du marché que nous assistons.
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