Nous sentons très clairement depuis quelques mois que le marché ralentit nettement. Les prix commencent à se tasser, avec une correction de l’ordre de 10 à 15 points. Les taux bancaires, évidemment, ne nous ont pas aidés, ainsi que les refus de dossiers liés au taux d’usure. Aujourd’hui, il y a plus de biens à vendre que d’acquéreurs. Et donc, au lieu d’avoir un seul bien possible et de devoir prendre une décision dans les 24 ou 48 heures, les acheteurs peuvent revenir deux ou trois semaines après avoir visité une dizaine de biens ou ne pas revenir du tout.
Les biens avec travaux sont nettement plus difficiles à vendre. Ou alors, les acquéreurs intègrent le coût estimé des travaux dans la négociation. Et, c’est une nouvelle tendance, nous avons de plus en plus de personnes qui demandent la classe énergétique du bien, dès le début de la visite ou avant même de le voir. Sur Poitiers, par exemple, il y a de petites maisons proposées à moins de 100 000 euros dans lesquelles il faut prévoir à peu près autant pour les travaux. Actuellement, ce sont des biens pour lesquels nous n’avons pratiquement pas de visites.
Le bien que tout le monde recherche, c’est la maison de 120 m2, avec trois ou quatre chambres de plain-pied, avec un petit terrain arboré, idéalement dans une commune comme Saint-Benoît, Vouneuil-sous-Biard, Mignaloux-Beauvoir ou Smarves… Le centre-ville de Poitiers se vend bien aussi, mais plutôt à des personnes qui travaillent une partie du temps en télétravail. Nous voyons aussi revenir les investisseurs, qui avaient un peu disparu du marché. Des immeubles de rapport, sur le sud de l’agglomération offrent de très bonnes rentabilités et ils se vendent très bien.
Le marché devrait connaître une nouvelle stabilisation. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation intermédiaire un peu compliquée. Quand nous donnons un indice de valeur à un client vendeur, nous nous situons très nettement en-dessous de ce qu’il envisageait. Et, pour le moment, beaucoup de vendeurs ne sont pas prêts à entendre la nouvelle donne du marché. Mais cela va forcément venir pour que les ventes puissent avoir lieu. Je reste malgré tout optimiste sur le marché immobilier poitevin qui devrait reprendre dans les mois à venir.
Il y a un an, les acquéreurs obtenaient des crédits à 1 %. Aujourd’hui, on en est à 4 %. Concrètement, cela veut dire qu’un acheteur qui pouvait emprunter 250 000 € en 2022 ne pourrait emprunter actuellement que 200 000 € en raison de la hausse des taux. Pour beaucoup, cela est clairement un point de blocage. Et, très logiquement, ces acquéreurs potentiels préfèrent prolonger leur état de locataire plutôt que d’acheter.
Retrouvez également nos autres paroles d’expert :
Vous serez notifié par mail lorsque de nouvelles annonces correspondront à vos critères de recherche.