Dans la présentation de son étude annuelle du marché immobilier, Charles Marinakis, président de Century 21 France citait l’Indre-et-Loire comme un des exemples à rebours de la tendance nationale. En effet, sur l’ensemble de l’année, l’activité dans le département a continué à progresser, en dépit d’une hausse significative des prix. Une progression de 10,1 % pour les maisons et de 15,5 % pour les appartements. Il analysait ce mouvement qu’il observait également dans le Loiret et l’Eure-et-Loire : « La dynamique observée dans ces départements est sans doute l’effet de l’après covid conjuguant forte appétence pour les maisons et capacité de télétravailler, permettant aux salariés de s’éloigner de la Capitale pour n’y revenir que quelques jours par mois. »
Pour autant, les sons de cloches entendus auprès des professionnels du département nous invitent tout de même à une certaine prudence. Tout porte à croire, en effet, que l’Indre-et-Loire n’échappe pas, en fait, à la tendance nationale, même si ses effets se font sentir avec un effet retard ou moins fortement.
En fonction du secteur géographique, la baisse de la demande enregistrée depuis l’automne 2022 peut aller jusqu’à 50 % par rapport à l’année précédente. « La balance entre vendeurs et acquéreurs s’est totalement inversée, confirme Félix Dubus, de l’agence CIMM Immobilier, à Ballan-Miré. Auparavant, les vendeurs pouvaient vendre assez facilement à des niveaux de prix élevés. Aujourd’hui, nous allons vers des stock de mandats plus conséquents. Les biens partent moins vite. »
Le problème, évidemment, c’est que les vendeurs, eux, en restent encore largement aux niveaux de prix enregistrés avant le retournement du marché. Des niveaux qui se situent à des niveaux très élevés. A Tours, dans ce que l’on appelle le triangle d’or, les prix affichés peuvent dépasser les 4 000 €/m2 et même plus de 5 000 € pour des biens anciens très bien rénovés. Dans l’agglomération, en première couronne, on atteinte très facilement les 3 000 €/m2. A Amboise, on est encore aux alentours de 2 500 €/m2 et juste en-dessous de la barre des 2 000 €/m2 à Chinon.
Résultat, les acquéreurs n’ont plus aujourd’hui ni la possibilité ni la volonté de payer les biens au prix auquel ils sont proposés. Ils se placent donc, pour beaucoup, en situation d’attente. Un agent immobilier résumait récemment la clé du problème : « Pour que que le marché reparte, il faudra bien que les vendeurs s’adaptent. » Un ajustement des prix à la baisse est donc à prévoir en Indre-et-Loire, avant un retour de l’activité, sur des bases plus sereines.
Vous serez notifié par mail lorsque de nouvelles annonces correspondront à vos critères de recherche.