L’évolution du marché de la construction individuelle dans le Val de Loire

Peut-on vraiment parler d’une crise de la construction individuelle actuellement ?

Oui, je pense qu’il n’y a pas d’autre mot. Aujourd’hui, le marché national est en baisse d’en moyenne 30 % par rapport à l’année dernière. Cela est dû au ralentissement économique et aux incertitudes politiques, bien sûr, mais aussi aux problèmes de financement. Les prêts sont de plus en plus compliqués à obtenir et les taux de plus en plus élevés. A cela s’ajoutent de nouvelles normes d’efficacité énergétique qui sont très contraignantes et aussi très coûteuses. Et pour couronner le tout, nous avons des délais et des demandes administratives qui n’en finissent plus de s’allonger et de se complexifier. 

Y a-t-il des causes plus profondes à cette situation ?

Il y a une tendance lourde et une volonté politique qui vise à favoriser les logements collectifs à la construction individuelle. L’objectif, c’est l’arrêt de l’étalement urbain. Cela fait 26 ans que je suis sur ce marché et j’ai vu son évolution. Auparavant, on construisait une maison sur un terrain de 1 500 m2 ou 2 000 m2. Ensuite, sur ce même terrain, on a construit deux maisons. Puis, on a décidé que 500 m2 étaient suffisants et la même surface a pu accueillir trois maisons. Et, aujourd’hui, on préfère y construire un immeuble avec 25 logements.  On profite donc des infrastructures existantes pour éviter de « bétonniser » les espaces verts. 

Cela a-t-il des conséquences sur les maisons elles-mêmes ?

Oui, la surface des maisons ne cesse de se réduire. Les budgets des acquéreurs ne sont pas extensibles et ils sont souvent contraints de limiter la surface habitable pour pouvoir financer leur projet. Les dessinateurs et concepteurs se réinventent pour proposer aux clients des espaces encore plus optimisés. Les techniques de construction évoluent également pour satisfaire les nouvelles normes environnementales. 

Et pourtant, les Français rêvent toujours de faire construire leur maison…

Oui, c’est vrai et toutes les études le confirment. Les français continuent de rêver d’être propriétaires. La grande majorité souhaite faire construire leur maison. La façon de vivre change. Les surfaces des terrains et des maisons se transforment. A nous de nous réadapter à ces nouveaux modes de vie.  

Solutions

Il est primordial de stimuler la demande de construction individuelle (et collective) par des incitations fiscales. Il faut également assouplir les réglementations administratives et les obligations sur l’efficacité énergétique. L’accès au foncier doit également être facilité. Enfin, il faut renforcer la coopération entre les différents acteurs de l’industrie immobilière, les politiques et les partenaires financiers.