Depuis 2012, le label EcoQuartier accompagne le développement de projets d’aménagement dans plusieurs villes de France. Mais c’est parfois à l’échelle de villages que naissent ces nouveaux quartiers, comme à Cheverny, en Loir-et-Cher. Qu’on soit dans une métropole ou une petite ville, le processus reste cependant le même : des étapes et une charte à respecter, pour prétendre au label EcoQuartier.
Le label EcoQuartier, créé en 2012, comporte 4 étapes qui reflètent les phases d’avancement des projets d’aménagement. A Cheverny, on est encore dans la phase de projet pour ce nouveau quartier « La Puce ». Les travaux débuteront en 2022 (phase 2 du label). Puis l’étape 3 correspondra à la livraison de l’écoquartier en 2024. Viendra ensuite, plusieurs années plus tard, une 4e et dernière étape de bilan et diagnostic sur la vie de ce nouveau quartier.
Pour Cheverny, à 15km de Blois, le projet s’inscrit dans une certaine continuité : « ce n’est pas un gadget, car cela s’inscrit dans un PLU lui-même issu d’une longue réflexion, pour le présent et l’avenir de la commune » explique Lionella Gallard, maire de Cheverny depuis 2014.
Engagée dans une démarche d’inventaire de la biodiversité communale en 2013-2014, attentive aux corridors écologiques mis en place par le PLU, la municipalité a donc imaginé la création d’un écoquartier. L’objectif est simple : créer des logements en centre-bourg, avec un poumon vert de 3 hectares pour éviter une densification trop forte de l’habitat.
Au-delà de la volonté de préserver la nature dans toute sa biodiversité, le projet d’écoquartier recouvre des sphères variées. La charte écoquartier et son référentiel déploient en effet 20 engagements répartis en 4 dimensions. On y trouve bien sûr un volet « environnement et climat », mais ce n’est pas tout ! Le développement territorial, le cadre de vie et ses usages, ainsi que le processus-même de construction de l’écoquartier sont pris en compte par le label.
A Cheverny, l’équipe municipale est consciente de la variété des figures imposées : « un écoquartier ce n’est pas que de l’environnement. C’est aussi la mixité sociale, la mixité des générations avec des logements sociaux, des logements seniors, et l’accession à la propriété avec des parcelles de tailles différentes pour toucher des publics variés » précise ainsi Mme Gallard quant au projet local.
Si la biodiversité sera bien sûr prise en compte, avec un accent mis sur les espaces verts et les mobilités douces, le projet d’écoquartier est aussi imaginé comme un nouvel espace complètement intégré à la vie communale.
Tiers-lieu avec café associatif et crèche ? Jardins partagés ? Les idées sont nombreuses, et viennent parfois des habitants eux-mêmes. Conformément à la charte écoquartier, « La Puce » s’imagine en effet avec des consultations des citoyens, et des réunions participatives pour adapter le projet aux habitants et futurs habitants de Cheverny.
Les collectivités qui se lancent dans un projet d’écoquartier ont deux possibilités. Elles peuvent déléguer la gestion du foncier à un aménageur et des promoteurs privés. Ils réaliseront aménagement et commercialisation avant de restituer à la commune les espaces publics. La deuxième option, choisie pour l’écoquartier de Cheverny, est de rester maître du projet jusqu’au bout, via une régie. Ainsi, la collectivité assure elle-même la gestion du foncier avec l’appui d’un prestataire. L’investissement est alors plus conséquent (3 millions d’euros pour Cheverny à l’heure actuelle), mais l’équipe municipale souhaite ainsi s’assurer de l’adéquation entre le projet co-construit avec les habitants et sa réalisation.
Dans les deux cas, les écoquartiers sont souvent de belles opportunités pour l’investissement immobilier. On s’assurera bien sûr de la qualité du travail des promoteurs et des artisans, mais avec le label, l’investisseur a la garantie de logements basses consommations énergétiques (BBC), dans un cadre de vie vert et agréable.
Certains agents immobiliers conseillent toutefois aux acquéreurs, qu’ils soient investisseurs ou futurs propriétaires-occupants, d’observer les liens prévus ou réels entre ces nouveaux quartiers et le reste de la ville. Anciens quartiers défavorisés repensés, ou nouveaux quartiers sortis de terre : les écoquartiers changent le visage d’une ville, mais tardent parfois à en intégrer la dynamique globale.
A Cheverny, l’écoquartier va s’intégrer à la ville. L’idée est en effet d’attirer des habitants plutôt que des locations de vacances, pour donner un nouvel élan à la commune. Dans des villes plus grandes, comme Blois, la dynamique est bien sûr différente. Avec son quartier Laplace « éco-exemplaire », le chef-lieu de département a misé sur certains principes de l’écoquartier : mixité sociale avec logements sociaux et maisons individuelles en vente, circulations douces, espaces verts et constructions bioclimatiques.
Avec ou sans label EcoQuartier, on voit donc que les urbanistes, promoteurs et aménageurs prennent en compte certaines logiques du quartier durable. Prendre en compte les enjeux climatiques, sociaux et économiques semble en effet indispensable pour construire la ville de demain. Et cette dynamique accompagnera forcément un marché très actif sur l’ensemble du 41.
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