Avec une bonne quinzaine de projets d’écoquartiers, le département du Maine-et-Loire est l’un des plus dynamiques dans la création de ces nouveaux quartiers. C’est l’occasion de faire le point sur le fonctionnement du label EcoQuartier, avec Elise Soufflet-Leclerc et Florence Chemin de la Direction Départementale des Territoires .
Un écoquartier ? On pourrait penser à un quartier sympa, avec des bâtiments basse consommation et des espaces verts. Mais c’est bien plus, comme le rappelle Florence Chemin, correspondante ville durable au sein de la Direction Départementale des Territoires du Maine-et-Loire :
« Beaucoup se sont approprié la dénomination « écoquartier » alors qu’ils n’ont pas le label, ce qui entraine des confusions. Un écoquartier n’est pas une bulle, un quartier fermé sur lui-même. C’est un quartier qui vit, en lien avec le reste de la commune. Et qui respecte les critères définis par le label national EcoQuartier ».
Coordonné par le Ministère de la Transition énergétique, le label EcoQuartier est attribué à des projets de développement urbain et d’aménagement du territoire, en fonction de leur étape d’avancement.
On passe ici du projet (étape 1) aux travaux (étape 2), puis à la livraison (étape 3) et au bilan quelques années plus tard (étape 4). Au fil de ces quatre étapes, les municipalités, promoteurs et autres acteurs du projet respectent la charte et le référentiel en 20 points. Les quatre volets essentiels sont plus variés qu’il n’y paraît : environnement et climat, bien sûr, mais aussi développement territorial, cadre de vie et usages, et processus de construction.
En d’autres termes, l’écoquartier se construit en concertation avec les habitants. Il est également garant d’une mixité sociale, générationnelle et d’usages. Loin d’être conçu comme une cité-dortoir ou un quartier « pour bobos », l’écoquartier se veut donc dynamique et mixte. Commerces, lieux de vie, écoles, logements sociaux et accession à la propriété en sont des ingrédients essentiels.
« Quand des collectivités envisagent un projet d’aménagement, on est sur une durée de 10 à 15 ans. Il faut donc une volonté politique forte, des aménagement et des services collectifs engagés, pour mener à bien la démarche. Ils portent ensemble cette envie de progresser, de toujours se questionner. La participation citoyenne amène aussi à s’engager dans des pistes qu’on n’avait pas forcément envisagées. C’est ce qui fait tout son intérêt » précise Elise Soufflet-Leclerc (responsable de l’unité Etudes, aménagement et mobilités durables à la DDT).
Même si la labellisation n’apporte pas de financement spécifique, elle permet un accompagnement avec des formations, ou des échanges d’expérience. Le label vient aussi valider le travail accompli, ou pousser à s’améliorer pour l’obtenir.
Parmi la quinzaine d’écoquartiers en Maine-et-Loire, en projet ou achevés, les communes de Saint-Sylvain-d’Anjou et de Beaucouzé, aux abords d’Angers, sont des exemples inspirants.
A Saint-Sylvain-d’Anjou, l’opération écoquartier a permis de revitaliser le centre-ville. Un peu plus loin, le quartier du Chêne Vert n’a pas le label officiel, mais il s’inscrit dans la même démarche de mixité des usages et des populations. Pour Florence Chemin, « une vraie dynamique s’est recréée, avec des aménagements piétons, le retour des commerces en centre-ville, la verdure… Le cadre de vie en centre-bourg s’est amélioré ».
A Beaucouzé, plusieurs projets sont menés. La ville de 5000 habitants s’appuie en effet sur ses plus de 40 hectares de parcs et jardins pour revitaliser son centre-ville et s’étendre avec les écoquartiers. Le projet « Coeur de ville » comprend deux ZAC, pour 370 logements, des commerces et les aménagements doux qui vont de pair avec le principe de l’écoquartier. La ville s’étend également avec la ZAC des Hauts de Couzé et les Nouveaux Echats (590 et 530 logements).
« A Beaucouzé, on a à la fois une dynamique de revitalisation du centre-bourg, et des quartiers en extension. Les curseurs sont poussés très loin sur certaines thématiques comme l’habitat et la forêt en ville. Les élus sont très engagés, ils tiennent bon pour faire avancer ces projets. Et l’une des clés du succès auprès de la population, c’est aussi la communication pour qu’elle comprenne et accompagne ces démarches » explique Elise Soufflet-Leclerc.
Ces deux exemples ne sont pas les seuls. Domaine Saint-Vincent et la Ferme à Mûrs-Erigné, quartier de la Quantinière à Trélazé, la Jolivetterie à Sainte-Gemmes-sur-Loire… A Angers même, le quartier Belle Beille, Plateau des capucins, quartier Monplaisir et ZAC Desjardins… Ou plus loin de l’agglomération, le projet Chemin Vert à Saumur ou Les vignes à La Pommeraye. Autant de secteurs à surveiller pour les investisseurs et acheteurs de l’immobilier.
Une chose est sûre : les écoquartiers connaissent une belle dynamique en Maine-et-Loire, accompagnés par les promoteurs privés et acteurs publics qui développent d’autres projets proches de la logique des quartiers durables.
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