La reprise économique mondiale suite au Covid a entraîné un premier mouvement de hausse des matières premières. Cela a commencé dès le début de l’année 2021. Naturellement, le secteur de la construction immobilière a été fortement impacté. Pour alimenter la reprise, la demande de ces matériaux a connu une très forte augmentation, notamment en provenance de Chine et des États-Unis. L’offre, elle, ne pouvait pas augmenter dans les mêmes proportions. Il s’en est donc suivi de fortes hausses de tarifs et, même des pénuries importantes sur certains produits.
La Fédération Française du Bâtiment estimait à 15 % la hausse globale sur l’ensemble des matières premières, entre décembre 2020 et avril 2021. Sur cette période, l’acier de construction a bondi de 31,3 %. Une augmentation qui atteint même 90 % en l’ensemble de l’année. Le PVC a bondi de 28,6 %, les tôles de 25,4 %, le cuivre de 22,2 % et l’aluminium de 17 %. Le bois a même vu son prix multiplié par trois ou quatre selon les régions. Or, précisait la fédération, les dépenses de matières premières représentent environ 40 % du montant total du prix de la construction. Le second semestre 2021 a confirmé et même amplifié cette tendance. Le verre a bondi de 30 % en un an, les plaques isolantes de 40 %, le plâtre de plus de 20 %. Idem pour la peinture et le carrelage.
Mais, depuis le 24 février, la guerre en Ukraine a encore accéléré le mouvement. A la crise des matériaux, qui s’amplifie encore, s’ajoute une crise de l’énergie. Une semaine seulement après le début des hostilités, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) estimait à 30 % la hausse du prix du gazole non routier et à 14 % celle de l’acier, de la chaux ou du plastique. A cela s’ajoutent, bien sûr, les hausse des coûts de transports des marchandises.
Plus chers, les matériaux sont même, pour certains, très difficiles voire impossibles à trouver. A la hausse des prix s’ajoutent donc de possibles retards sur les chantiers. Face à cette situation, la Fédération Française du Bâtiment alerte le gouvernement sur les conséquences, également, pour les entreprises du secteurs.
« Les prix de construction des logements neufs ont progressé d’environ 10 % en 2021. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour nos concitoyens, car quand on a 100 000 euros à mettre dans la construction d’un pavillon, on n’a pas 110 ou 120 000 € et donc ces logements ne se feront pas. Ce qu’il faut, c’est un coup de pouce momentané du gouvernement pour aider nos concitoyens à mieux se loger. La pénurie de logements, elle est là et si les logements sont encore plus chers demain, cela va avoir des conséquences sociales dramatiques ».
Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment, sur BFM Business, le 8 mars 2022.
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