La tendance est lourde et elle se vérifie partout en France : il y a moins de logements à louer et la tension sur le marché locatif augmente. La première et principale explication à ce phénomène est assez simple. Les candidats à l’accession ont actuellement du mal à trouver leur bonheur sur le marché de la transaction.
Les taux d’intérêt sont encore élevés, en comparaison avec les dernières années. Depuis deux ans, les candidats à l’accession ont perdu entre 15 et 20 % de leur pouvoir d’achat. Et, en face, les prix n’ont baissé qu’à la marge (- de 5 points). A cette cause financière s’ajoutent des éléments législatifs. DPE, permis de louer ou encadrement des loyers dans certaines villes, fiscalité… Tout cela dissuade certains propriétaires de proposer leur biens à la location longue durée. Laquelle est, de plus, fortement concurrencée par la location saisonnière, plus rémunératrice, surtout dans les secteurs touristiques.
Laura Morisset, responsable du métier gestion et location pour le réseau d’agences Guy Hoquet était au micro de France-Inter en janvier dernier. Il était question de la crise de l’immobilier, et en particulier de la location. La professionnelle évaluait la baisse de l’offre locative à 33 % en un an. Elle s’appuyait alors sur des chiffres de la Fnaim, évoquant en parallèle une progression de la demande inversement proportionnelle, à +66 %. A Paris, la baisse de l’offre locative est même évaluée à 68 % en un an. Concrètement, deux logements sur trois qui ne sont plus disponibles sur le marché.
Une offre en berne et une demande qui explose, cela donne forcément une tension au niveau des prix. Sauf cas exceptionnels, les loyers sont globalement orientés à la hausse. Mais le lien entre la crise de la transaction et celle de la location s’affiche clairement dans les chiffres. Ce sont, en effet, les secteurs où les prix de l’immobilier sont les plus élevés, là où ils ont le plus progressé après la crise du Covid, que le marché locatif est le plus tendu. Cela concerne Paris et l’ensemble de l’Île-de-France, mais aussi la Bretagne ou les villes moyennes de l’ouest de la France.
Selon le baromètre mensuel de la Fnaim, les loyers parisiens affichent une progression de 7,7 % sur cinq ans (données de mars 2024). Mais une récente étude montre que l’encadrement des loyers instauré par la mairie de Paris a permis de limiter cette hausse de 4,2 %. La hausse est d’ailleurs plus sensible encore dans des villes comme Bordeaux (+8 %) ou Lille (+9,8 %). Et, dans nos régions, la facture est également assez salée, puisque Poitiers affiche une progression de ses loyers de 9,2 % sur cinq ans. On va jusqu’à 11,7 % à Niort et 14,7 % à Tours. Mais c’est bien sûr Angers qui détient la palme régionale avec une hausse de 21,1 % en cinq ans.
Le problème évidemment, c’est que même si le marché de la transaction commence à se détendre un peu, il faudra du temps pour que les conditions d’une baisse des loyers soient réunies. Le déséquilibre entre l’offre et la demande que l’on constate actuellement, ne pourra pas se résoudre en quelques mois.
Le prix moyen d’un mètre carré en location dans Paris intra-muros se situe autour de 30 €/mois. Ce qui place quand même le studio de 15 m2 à 450 €/mois. Mais l’addition peut monter bien plus haut. On est à plus de 35 € dans le 5e, quartier des universités ou dans le très chic 6e. Seuls les arrondissements de la couronne nord et est (18e, 19e et 20e) restent sous la barre des 30 €/m2/mois.
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